Une recherche cartographique sur les lignes militaires construites par les Alliés
Après avoir retracé précisément l’ensemble des lignes civiles disparues du réseau français, le Nantais Jean Randé s’attelle désormais à la recherche des réseaux militaires construits pendant la Première Guerre mondiale. Une vaste entreprise qu’il mène en étroite collaboration avec un autre ferroviphile passionné, le Belge Yves Zwartjes. Toutes les contributions seront les bienvenues pour faire progresser ce chantier original !
Le contexte : rôle des chemins de fer pendant la guerre
À la veille de la Première Guerre mondiale, le réseau ferré français a déjà pratiquement atteint son extension maximale. Le réseau principal, celui des grandes compagnies qui formeront la SNCF en 1938, est globalement achevé, tout comme la plupart des réseaux secondaires. Sur ces derniers d’ailleurs, certaines lignes commencent même déjà à accuser des déficits d’exploitation. Les compagnies hésitent à investir dans la construction de nouvelles lignes. L’après-guerre ne fera que précipiter les premières fermetures.
En attendant, à partir de juillet 1914, ce réseau extrêmement dense va constituer le vecteur essentiel de la mobilisation et la clé de son succès, en permettant de transporter rapidement les hommes depuis les campagnes les plus reculées du territoire jusqu’au front.
Très vite cependant, dans les régions du Nord et de l’Est, il va s’avérer insuffisant. En effet il est structuré principalement à partir de lignes radiales centrées sur Paris au détriment des lignes transversales, ce qui pose problème en particulier pour l’acheminement des troupes alliées débarquant dans les ports de la Manche et de l’Atlantique. Par ailleurs, la proximité du front met en péril certains axes stratégiques : dès 1914, Châlons – Verdun, Lérouville – Verdun, Amiens – Arras, et au printemps 1918, Paris – Amiens.