Malgré des réseaux hétérogènes aux écartements différents, c’est bien par le moyen du chemin de fer que le Japon a réussi la conquête de la Chine du Nord et sa mise au service de l’effort de guerre nippon jusqu’en 1945.
Le 14 octobre 1942, le Japon célèbre le 70e anniversaire de son réseau de chemin de fer. Près d’un an après l’attaque sur Pearl Harbor, il apparaît au faîte de sa puissance, étendant sa domination à l’Asie, de la Mandchourie à la Birmanie, à l’Indochine, aux Indes néerlandaises, aux Philippines et aux îles du Pacifique occidental. Son expansionnisme, continu depuis la défaite du rival russe en 1905, l’a agrandi du territoire à bail du Kwantoung avec le port de Dalian (1905), de la Corée (1910) et de la Mandchourie (1931) devenue en 1932 l’État fantoche du Mandchoukouo. L’instabilité de la Chine lui a permis de s’immiscer au nord et en MongolieIntérieure. Les chemins de fer jouent un rôle important dans cette politique continentale qui ambitionne de le placer au centre de la Grande Asie Orientale et d’une Sphère de coprospérité, asservie aux intérêts nippons.
Depuis l’inauguration le 14 octobre 1872 de sa première ligne Tokyo Yokohama (29 km), même s’il a importé du matériel ferroviaire et employé des techniciens étrangers, le Japon a gardé le contrôle de ses chemins de fer, contrairement à la Chine. En 1942 le réseau atteint 27 000 km dont 18 400 km relevant des chemins de fer impériaux, nationalisés depuis 1906-1907. Cependant, le choix initial de l’écartement métrique (1 067 mm) demeure une faiblesse.14