Entre modernisation technique et mutation commerciale, les « 30 Glorieuses » d’une fière corporation protégée (1949-1974)
La SNCF a hérité en 1938 d’une culture paternaliste conjuguant encadrement patronal et protection sociale, où le recrutement héréditaire recherché et le soutien d’une intense vie associative entretiennent une forte identité corporative. Défi renouvelé chaque 24 heures sans répit, « faire l’heure » engage un collectif d’agents solidaires, qui en tire fierté. La modernisation des techniques du Rail, le grignotage continu des effectifs, la progression des cols blancs reflètent une SNCF affrontant des modes concurrents, engagée donc dans une bataille incessante pour améliorer la « productivité » du Rail. Dans cette épreuve, la communauté des cheminots s’attachera à défendre un service public concurrencé. La révolution cybernétique qui doit assurer le salut du Rail et que prophétise, optimiste, Louis Armand, lui garantira même une qualification professionnelle renforcée.
En effet, c’était une époque formidable pour les cheminots de la SNCF.