Il y a 70 ans, la Régie autonome des transports parisiens était créée pour gérer les transports de l’agglomération parisienne. Malgré son statut qui limite ses prérogatives, la nouvelle entreprise a modifié en profondeur le quotidien de millions de voyageurs.
Le 1er janvier 1949 est une date qui compte dans la vie des Parisiens. Ce jour-là est officiellement mise en place une nouvelle Régie autonome des transports parisiens. Créée par la loi du 21 mars 1948, elle vient remplacer l’administration provisoire qui depuis la Libération est en charge des métros et des autobus de la capitale et de sa banlieue. Auparavant, cette mission était du ressort de la CMP, Compagnie du métro de Paris, créée en 1900 à l’occasion de l’ouverture de la première ligne. En 1942, elle a fusionné avec la STCRP, Société des transports en commun de la région parisienne qui exploitait le réseau des bus. En réalité, l’opération a plutôt pris la forme d’une absorption par la CMP. Mais la Compagnie durant la guerre s’est gravement engagée dans la collaboration se compromettant avec l’occupant. Dès 1940, la répression s’exerce contre ses agents communistes dont des listes sont transmises à la Gestapo. La Compagnie un peu trop zélée traquera ensuite les résistants et les juifs. Elle mettra ses matériels et ses installations à la disposition des Allemands, offrant ainsi la ligne 11 du métro pour installer des ateliers de la Wehrmacht.
À la Libération en janvier 1945, la Résistance à travers le Comité de libération du métro destitue le président-directeur général Paul Martin et Pierre Mariage ancien dirigeant de la STCRP. Le 3 janvier 1945, le ministre des Transports René Mayer, confirme cette décision et institue l’Administration provisoire du métropolitain. Durant les quatre années qui vont suivre, le statut de la future entreprise chargée des transports parisiens va faire l’objet de nombreux débats. En attendant, un administrateur est nommé et des ingénieurs proches des idéaux de la Résistance sont promus. Il faut définir un statut pour la nouvelle entreprise et remettre en état les réseaux. La tâche est assez importante en particulier pour les bus qui ont plus souffert que le métro. Le parc est réduit à environ 1 200 voitures, à peine le quart de ce qu’il était en 1939. Des équipes vont se charger de retrouver les autobus égarés dans toute l’Europe, emportés par les armées diverses. En quatre années, elles en retrouveront presque 1 200, pas toujours en très bon état.