Et vint la révolution PCC ! En 1929, aux États-Unis, devant la concurrence des réseaux d’autobus, un groupe de dirigeant de réseaux de tramways se réunit à Chicago sous l’appellation d’Electric Railway Presidents’Conference Comittee (ERPCC). Il lance une démarche tout à fait innovante en demandant aux réseaux utilisateurs de définir leurs besoins en matière de tramways. À la fin de 1932, la définition du nouveau véhicule est prête : il s’agira d’un matériel léger, capable de performances élevées, silencieux et confortable. Pour ce qui nous intéresse ici, la principale particularité des PCC est leur commande de conduite par pédales : une pédale de traction, une de frein, utilisées avec le pied droit. Une pédale au pied gauche sert de contrôle du dispositif d’« homme mort ».
Beaucoup de constructeurs vont soit s’inspirer de la charte PCC dans la construction de leurs véhicules, conservant en particulier la commande par pédales des fonctions de traction et de freinage, soit en acquérir la licence de construction. Ce type de conduite va dominer la conception des tramways pendant un demi-siècle.
Pour assurer une sécurité maximale, les tramways PCC disposent d’une fonctionnalité particulière : dès que le wattman relâche la pédale d’accélération, l’appareillage passe en freinage électrique. Cette disposition rappelle immédiatement la « conduite défensive », utilisée actuellement par les conducteurs de tramways dotés d’un manipulateur traction-freinage combiné : lors de la marche sur l’erre, ces derniers placent le manipulateur sur la position située juste avant la mise en action du frein. Sur les PCC, bien que le freinage soit peu important lors du relâchement de la pédale d’accélération (0,35 m/s² environ), il en résulte que la marche sur l’erre est impossible. Il faut beaucoup d’expérience au wattman pour limiter les à-coups dans la conduite, mais il ne peut éviter de toute façon une consommation électrique relativement importante de ces véhicules.
Au sein des constructeurs de motrices PPC, le belge ACEC25 innove en modifiant la commande afin que le relâchement de la pédale d’accélération ne déclenche pas immédiatement le freinage. Cette disposition procure une économie d’électricité de l’ordre de 15 % et rend la conduite plus facile. Les nombreux tramways de Bruxelles ainsi équipés semblent prouver que la sécurité n’était pas moindre pour autant.
La conception du tramway PCC s’est avérée un succès au niveau national aux États-Unis et, après la Seconde Guerre mondiale, elle a été autorisée à être utilisée ailleurs dans le monde où des tramways basés sur PCC ont été fabriqués. Le tramway PCC s’est avéré être une icône durable de la conception des tramways, et beaucoup restent en service dans le monde entier. Les tramways PCC européens avaient des carrosseries plus étroites et (souvent) des fenêtres plus grandes.
Développé par la St. Louis Car Company et la Pullman Company, aujourd’hui disparues, le PCC demeure un design emblématique de rames de tramway. La Chicago Surface Lines fut la première compagnie américaine à les introduire sur son réseau en 1936. Lors du démantèlement de certains réseaux nord-américains, des véhicules PCC furent vendus à des réseaux européens.
Si l’on compte le nombre de véhicules construits, sans forcément garder l’esthétique américaine mais en gardant le principe mécanique, les PCC sont les tramways les plus produits dans le monde.