Un long et lent chemin
De même que la traction hippomobile sur rails avait précédé l’avènement de la locomotive à vapeur, les omnibus à chevaux résisteront longtemps en France à l’avènement des tramways, hippomobiles d’abord, puis mécaniques. Il est vrai qu’à Paris intra-muros, le monopole des omnibus octroyé à une puissante société anonyme fondée en 1855 constituera un obstacle certain à l’avènement de tramways concurrents intra-muros et extra-muros. Alors que le nouveau Paris haussmannisé et élargi en 1860, avec déplacement des populations ouvrières vers ses arrondissements et communes périphériques, crée pourtant un réel besoin social.
Cet article fait suite à un article ancien, où l’on traitait du « chemin de fer américain » créé à New York par Loubat, revenu en France pour l’y promouvoir1 . Les omnibus traditionnels, à traction hippomobile, roulent enfin sur des voies ferrées : une facilité pour réduire les efforts de traction, au prix d’un encombrement de la voirie urbaine par de lourds véhicules roulant sur des rails rigides, dont la coexistence avec les systèmes antérieurs doit être assurée. De surcroît, le contexte juridique de ces premiers tramways français développés durant les années 1860- 1870 est bien flou, propice à faciliter des spéculations au détriment du service public de transport qu’il s’agit d’assurer. Il faudra attendre la loi du 11 juin 1880 pour voir enfin le tramway devenir un objet technique administrativement bien domestiqué. Ce nouvel article traite du cas parisien, de ses débuts difficiles, d’ailleurs significativement peu étudiés par les historiens spécialisés 2, puisque durant les années 1870-1880, les échecs financiers accompagneront le recours aux multiples systèmes de traction mécanique promus alors.
La situation avant 1855
Sans oublier les bateaux à vapeur- omnibus, le petit Guide général dans Paris qu’édite Paulin en 1855 à l’usage de l’étranger débarquant dans l’une de ses gares, énumère les moyens de transport terrestres dont il y disposera