Après chargement sur le site Renault et des essais de rigueur concluants, un convoi routier d’une envergure exceptionnelle est parti d’Aubergenville (Renault Flins), dans les Yvelines, le mercredi 23 février 2022 à 23 h à destination de l’ITE du site de la cartonnerie Celta de Courpière, dans le Puy-de-Dôme.
Il y est arrivé ! Le vendredi 4 mars 2022 dans l’après-midi, après un long périple compliqué via (pour faire au plus simple) Gien, Bourges, Moulins, Roanne, Montbrison, Thiers. Son gabarit hors normes avec ses 35 m de long, 3 m de large et 5,20 m de haut lui impose un itinéraire rallongé du fait des restrictions de circulation liées à ses dimensions très imposantes. Un parcours de quelque 1 078 km et 18 départements traversés, de jour et parfois de nuit, les conducteurs ayant leurs voitures suiveuses ou le camion pour seul dortoir. Un ensemble routier qui ne passe pas inaperçu en particulier dans les villes et villages traversés, notamment sur le final dans les rues étroites, sinueuses et pentues de Thiers pour ne citer que cet exemple.
À son bord, l’autorail Panoramique X 4204 (recouvert d’une bâche blanche de protection au grand dam des photographes ferroviphiles), classé Monument historique, parti rejoindre les effectifs du parc roulant de l’association Agrivap à Ambert. Après son déchargement sur le site de la cartonnerie Celta, l’acheminement de l’autorail jusqu’à la gare d’Ambert se poursuit par le rail au crochet du « 69400 » de l’association, ce même 69400 étant parti de bonne heure d’Ambert le matin même pour venir le réceptionner puis le rapatrier dans sa nouvelle gare « d’affectation ».
Un énorme travail de préparation en amont et de logistique est nécessaire pour mener à bien cet acheminement hors du commun parsemé d’embûches. Les nombreux giratoires mettent à l’épreuve les talents de pilote du conducteur du camion mais aussi du conducteur de la voiture suiveuse en charge, quant à lui et depuis son propre véhicule (!), de la télécommande à distance des roues directrices de la remorque qui le précède (32 pneus et autant de roues à diriger).
Ajoutons à cela les chargement et déchargement de l’autorail de la remorque, dans l’alignement de la voie (il va de soi), et après montage et fixation des rampes nécessaires à cette opération. Une opération spectaculaire, certes parfaitement maîtrisée par l’équipe, mais relativement complexe et ne souffrant d’aucune fausse manoeuvre. Le déchargement impliquant une synchronisation parfaite entre la vitesse de déroulement du câble du treuil, la descente par gravité de l’autorail (55 t) sur la rampe et sa « réception en bas » de celle-ci par la BB 469436 de service. Bravo à tous les acteurs contribuant à ces prouesses techniques.
C’est finalement aux alentours de 22 h à la nuit tombée que le 69400 « dépose » à quai en gare d’Ambert le nouvel arrivant après un long voyage de Flins à Ambert… de 10 jours.