Présentes à l’Exposition universelle de 1867, ces voitures, construites par Bonnefond d’Ivry pour la Compagnie de l’Est, par Gargan pour d’autres réseaux, sont ainsi vantées par un autre promoteur des chemins de fer économiques, l’ancien ingénieur des ponts et chaussées C. A. Oppermann, qui publie chez Dunod en 1873 un Traité complet des chemins de fer économiques, d’intérêt local, départementaux, vicinaux, industriels, agricoles…, ouvrage de 604 pages avec un atlas.
« Le but de ce système de construction est d’obtenir un plus grand nombre de places par voiture, et de diminuer le rapport du point mort au poids utile. Le modèle, monté sur quatre roues, se compose : 1° d’une caisse inférieure à quatre compartiments, dont un de troisième classe, un de deuxième et deux coupés de première ; 2° d’une caisse supérieure ou impériale, fermée, affectée aux places de troisième classe, avec couloir au milieu, et accessible à chaque extrémité par un double escalier. Pour avoir une largeur suffisante à l’étage supérieur, tout en permettant le passage sous tous les ponts et travaux d’art, le système général de la voiture a été abaissé de 45 cm sans changer la hauteur des compartiments, ni le diamètre des roues.
Cet abaissement a permis d’augmenter la largeur de la voiture de tout l’espace occupé ordinairement par la saillie des signaux de côté, lesquels, fixés au-dessus de la caisse inférieure, conservent néanmoins leur ancienne position par rapport au niveau des rails et à l’axe de cette voie. Cette augmentation de largeur fait gagner une place par banquette, en diminuant un peu l’espace laissé à chaque voyageur. […] Les compartiments sont commodes, et de la même profondeur pour les trois classes, ce qui permet, sans changer la carcasse de la voiture, une distribution variable des places, selon les cas. L’étage supérieur, affecté aux troisièmes classes, est garni de sièges formés de baguettes élastiques en bois ; la circulation se fait par un couloir central intérieur, les banquettes étant placées, soit longitudinalement, soit transversalement. Les escaliers qui donnent accès à l’impériale fermée, sont bien établis et d’un usage plus facile que ceux existant dans les impériales des lignes de banlieue, quoique encore un peu raides. Le principal avantage de cette voiture réside dans l’économie qu’elle produit sur les frais d’établissement et de traction. »
