Des premiers Guides touristiques aux ultimes Indicateurs horaires de la SNCF (1846-1974).
Profitant en 1845 de la railway-mania ambiante, l’imprimeur Napoléon Chaix se lance dans l’édition de livrets horaires et de guides touristiques. Malgré la concurrence de Hachette et les difficultés propres à l’édition délicate d’horaires et tarifs sans cesse modifiés, quatre Chaix assureront la renommée de leur imprimerie : Napoléon (1807-1865), Albans (1832-1897), Alban (1860-1930) et Edmond (1866-1960). Durant les Trente Glorieuses, à l’instar du catalogue Manufrance, « le Chaix » deviendra un objet familier des ménages bourgeois, avant de disparaître brutalement après le service d’été 1975…
Né à Châteauroux en 1807, Napoléon Chaix succède à son père comme chef d’atelier ou « prote » dans l’imprimerie Chayvet ; marié à 23 ans, en 1833 il « monte » à Paris pour se perfectionner, sous-prote chez Paul Dupont, fournisseur de nombreuses administrations financières1. Après une douzaine d’années, en juillet 1845, en pleine railway-mania française, pariant sur le développement prometteur des chemins de fer, âgé de 38 ans, Napoléon fonde l’Imprimerie centrale des chemins de fer, sise 7, rue Neuve-des-Bons-Enfants, proche du Palais- Royal. À cette société en commandite ont prêté leur concours d’autres promoteurs du rail : attachés notamment aux Compagnies d’Orléans et du Centre qui desservent le Berry natal de Chaix, son secrétaire général Amédée Marc et son directeur Antoine Banès, et la banque que vient de fonder l’homme d’affaires Adrien Delahante (1815-1884), formé au Paris-Orléans, est disposée à soutenir Chaix.