La commémoration des débarquements en Normandie et en Provence bat son plein. Les Alliés avaient « préparé le terrain » par des bombardements préalables massifs, en particulier sur des sites ferroviaires. Maurice Genty, descendant d’une famille cheminote qui a notamment vécu l’un des plus meurtriers, celui de la gare de Lyon-Vaise le 26 mai 1944 imputable à l’US Air Force, raconte.
Il y a 80 années, en 1944, trois membres de ma famille, tous cheminots, se sont retrouvés sous les bombes et la mitraille au printemps de cette année-là. C’était à la gare de Lyon-Vaise, au triage de Chasse-sur-Rhône et au passage à niveau numéro 6 de Saint- Cyr-sur-le-Rhône, sur la ligne longeant la rive droite du fleuve.
Lyon-Vaise
En 1943, mon grand-père Raymond Genty, entré au PLM en 1920 après la Grande Guerre à laquelle il a participé, y est aff ecté, en venant des ateliers de Paris, comme chef de brigade « ouvriers » à l’atelier de réparation des agrès, chariots de quai notamment, de la région Sud-Est. Le 26 mai 1944, un énorme bombardement aérien des Alliés sur Lyon détruit totalement les installations ferroviaires de cette gare, bâtiment voyageurs, dépôt, triage, et « son » atelier. Ce bombardement fait des centaines de morts et de blessés. Il en réchappe et peut prendre des photos du site dévasté. Il est alors aff ecté à Vienne, à 30 kilomètres au sud de Lyon, où un quai couvert et fermé est disponible pour le transfert de l’atelier de réparation des agrès. Y sont installées des machines neuves en remplacement de celles détruites à Vaise, où de l’outillage sera néanmoins récupéré. Il sera chef de cet atelier transféré à Vienne jusqu’à son départ en retraite en 1953.