Le plaidoyer d’un ancien ouvrier saint-simonien
En mal d’emploi, Jules Vinçard, ancien ouvrier saint-simonien, bénéficiera de la protection d’ingénieurs reconvertis aux affaires ferroviaires pour obtenir un poste de « surveillant des plantations » à la Compagnie de l’Est. Occasion de militer pour associer horticulture et chemins de fer, pour verdir plus largement tout le domaine ferroviaire…
Clôturer les voies ferrées : une obligation précoce
« Tout chemin de fer sera clos des deux côtés et sur toute l’étendue de la voie », énonce la loi de police du 15 juillet 1845 dans l’un des tout premiers articles, l’article 4. Le rapporteur du projet de loi à la Chambre des députés, Persil, avait rejeté le modèle des « voies ouvertes à tout vent » en Belgique : « On veut que les chemins soient clos, qu’on n’y puisse pénétrer par curiosité, imprudence ou malice (…). C’est à nos yeux le plus puissant moyen de conservation et de police ; c’est une grande mesure d’ordre. Aussi l’avons-nous placée en tête et comme au frontispice de notre loi. »
Décidée en 1853, l’enquête sur les moyens d’assurer la régularité et la sûreté de l’exploitation sur les chemins de fer dresse un état des lieux détaillé à ce sujet. Cinq des 170 questions posées aux compagnies traitent en effet de leurs clôtures1. Avec des réponses rassurantes : « Toutes les voies sont closes soit en haies vives, soit en clôtures sèches (treillages en échalas ou fil de fer). » Ces clôtures ne sont pas faciles à franchir, sans pouvoir empêcher complètement une personne étrangère au chemin de fer de s’introduire sur la voie. Les plantations qui constituent les haies vives qui bordent le chemin de fer, présentent de nombreux avantages : elles ont « pour but, soit la salubrité, pour mettre à l’abri du soleil le fond des chambres d’emprunt qui sont tantôt