Madagascar est sous administration française de 1895 à 1960. Les premiers repérages en vue de désenclaver la capitale par le chemin de fer Tananarive Côte Est (TCE) sont entrepris dès le lendemain de la prise de possession de la Grande Île. Et il ne se passe que six ans avant le lancement des travaux. Jusqu’en 1936, quatre lignes sont construites. Le relief accidenté et des choix techniques trop souvent ajustés au fil des chantiers, imposent des caractéristiques dures. Pour autant, ces infrastructures constituent jusqu’à aujourd’hui la base sur laquelle les autorités malgaches annoncent périodiquement une relance du ferroviaire.
En 1951, pour le voyageur qui désire découvrir la Grande Île rouge, par Constellation d’Air France, Orly est à 24 heures de Tananarive. Dans le dernier numéro de l’année de La Vie du Rail1, André Vercier, inspecteur de la France d’outre-mer, présente aux lecteurs un périple dont le but est « de mettre à la disposition des usagers une desserte de la région centrale (de Madagascar), avec des moyens de transport confortables qui leur permettent, tout en admirant les sites parcourus, de se rendre à l’extrême sud de l’île dans les délais les plus réduits ». L’itinéraire long de 1 111 km, parcouru en quatre jours, « est très accidenté ; son tracé, aux innombrables virages, s’accroche aux plus hauts versants de la chaîne centrale ; unique en pittoresque, il est particulièrement difficile pour les conducteurs ». En effet, seul le tronçon initial de la première étape Tananarive – Fianarantsoa (405 km) est parcouru en train : « Départ de la gare de Tananarive à 6 h en micheline Panhard, 20 places, fauteuils spacieux garnis de housses blanches. Ligne très accidentée : six tunnels, 26 ponts et viaducs sur 158 km. La voie serpente, cherchant son passage le long des vallées profondes