2e PARTIE: EXPLOITER LE TRANSINDOCHINOIS
En octobre 1936, l’achèvement du dernier tronçon du Transindochinois réalise la liaison par rail entre Hanoi et Saigon. L’événement, célébré avec faste, marque l’extension maximum du réseau ferroviaire colonial en Indochine. Mais c’est encore un équipement incomplet à l’exploitation fragile.
Alors que l’inauguration du Transindochinois approche, la presse indochinoise détaille le programme des grandes fêtes à Saigon, du 27 septembre au 3 octobre 1936, décidé par le gouverneur général de l’Indochine (GGI) : compétitions sportives avec attribution de la « Coupe du Transindochinois », fête nautique, représentation de gala au théâtre municipal « qui revêtira un caractère symbolique en montrant la bienfaisance du nouveau moyen de communication permettant la jonction du Nord et du Sud et l’union de toutes les races et tribus, si nombreuses et si diverses, qui peuplent l’Indochine » dont le final fera défiler sur scène tous ces figurants revêtus de leurs costumes de fêtes, enfin émission d’un timbre-poste commémoratif. L’Office central du tourisme indochinois imprime des affiches en anglais pour attirer la clientèle internationale de Bangkok, Singapour, Hongkong, Shanghai ou Batavia (Indes néerlandaises). Le 2 octobre, le train gubernatorial entre dans Saigon pavoisé et, tandis que retentit une salve d’artillerie, s’arrête « en face des emplacements réservés aux délégations des pays de l’Union dont les costumes pittoresques mettaient sous le soleil une note de couleur vive ». Le gouverneur général Silvestre, le représentant de l’Empereur d’Annam, les invités du convoi inaugural et les personnalités saigonaises gagnent la tribune officielle.
