Un Train-Bleu percute un train de messagerie dans la Drôme
La femme et le fils du président de la République Vincent Auriol étaient passagers du Train-Bleu qui a percuté un train de messagerie à Saint-Rambert-d’Albon dans la Drôme.
« Le train de luxe n° 3 Calais – San Remo qui doit brûler la gare drômoise à 2 h 12 fonçait dans la nuit, fendant la neige qui tombait en abondance. (…) Derrière les rideaux tirés, les voyageurs du “sleeping” [sic] dormaient tranquillement bercés par le chant du rail et certains rêvaient d’une Côte d’Azur ensoleillée… » 1 Mais quelques heures plus tard, « le jour se leva sur le triste spectacle des rails tordus, des carcasses métalliques enchevêtrées, et des wagons éventrés »2. En pleine nuit, le 19 novembre 1952, dans une tempête de neige dantesque, le prestigieux Train-Bleu télescope un train de messagerie en gare de Saint-Rambert- d’Albon, au nord de la Drôme…
Lancé pendant l’hiver 1886-1887 par la Compagnie internationale des wagons-lits, le Calais-Méditerranée-Express amène dans un premier temps ses voyageurs jusqu’à Vintimille puis jusqu’à San Remo. À partir du 9 décembre 1922, il est doté de nouvelles voitures- lits en acier d’une couleur bleu foncé, selon la volonté du directeur de la Compagnie des wagons-lits, André Noblemaire, ce qui vaudra très vite au train de luxe l’appellation de Train-Bleu (qui devient son nom officiel en 1947). Si le choix de la couleur est une référence à l’uniforme des chasseurs alpins chez qui André Noblemaire a fait son service militaire, le bleu de la livrée est assimilé par l’opinion publique à la « grande bleue », la mer Méditerranée. Ce train de luxe qui transporte nombre de célébrités et une clientèle fortunée, est, pour beaucoup, « le plus beau train du monde », auquel rend hommage le célèbre restaurant de la gare de Lyon à Paris qui porte son nom.