Journal des Transports de l’inauguration le 26 juillet 1891 de la petite section d’Albert à Beauquesne (30 km) du réseau de la Somme. Le linéaire exploité atteint alors 270km, et 42 km restent à construire. Le ministre des Travaux publics Yves¡Guyot, le directeur des chemins de fer, le chef de l’exploitation à la Cie du Nord Sartiaux sont venus. Discours et banquets le matin à Doullens, le soir à Albert. Grande pompe donc pour 30 km de voies ferrées!
Écoutons Level… « Construire un réseau de plus de 300¡km dont l’étendue est supérieure à la distance qui sépare Paris de la frontière belge, mener à bien cette entreprise, qui, à raison du prix très réduit de 64000¡fr. par km, n’absorbera pas plus de 20 millions de fr., établir les lignes dans des conditions telles qu’elles puissent faire face à un trafic important, comme celui de la section de Doullens à Beauval dont la recette kilométrique en¡1890 a dépassé 20000¡fr., n’était pas une oeuvre possible sans tous les concours que j’ai rencontrés.
Tout d’abord, l’expression de ma reconnaissance doit se tourner vers l’État que je remercie, en la personne de l’honorable ministre des Travaux publics, de la subvention annuelle de 300000¡fr. qu’il a fait voter par les Chambres. Je dois cependant déclarer que notre gratitude est quelque peu atténuée par la certitude où nous sommes que nous rendons largement à l’État ce qu’il nous donne. La subvention de l’État représente en effet environ 900¡fr. par km. Or, en¡1890, la Société Générale a versé dans les caisses du Trésor, en bonnes espèces sonnantes et trébuchantes, 630¡fr. par km de lignes exploitées; sous forme d’impôts de toute nature, soit sur ses titres d’actions et d’obligations, soit en droits de patente, de licence, d’impôt sur la grande vitesse, de timbres de récépissés, de frais de contrôle, de poste, télégrammes, etc. (…) Le département, à son tour, a droit à notre reconnaissance car la garantie d’intérêt qu’il nous a octroyée nous a permis de rassembler les 20 millions nécessaires à l’exécution du réseau.
Doullens est un ancien nœud ferroviaire local, car sa gare était reliée à Canaples, Frévent et Arras, ainsi qu’à Albert. Devenue un cul-de-sac dans les années 1970, la gare a finalement été détruite, pour être remplacée à la fin de 2009 par une zone commerciale.
Doullens est, de fait, fermée à tout trafic ferroviaire. Néanmoins, plusieurs lignes du réseau d’autocars « Trans’80 » desservent la ville.