Le 22 septembre 1938, la pègre marseillaise réalise un des coups les plus audacieux de l’Histoire du banditisme. 182 kilos d’or et un sac de pierres précieuses sont dérobés en quelques minutes dans un train de messageries.
En septembre 1938, la situation internationale est grave. Le chancelier Hitler, après avoir annexé l’Autriche, a de nouvelles prétentions territoriales auprès d’un de nos alliés, la Tchécoslovaquie. Tout le monde redoute un nouveau conflit à peine 20 ans après la signature de l’Armistice. Alors que tous les esprits sont tournés vers les ultimes tentatives françaises et anglaises pour sauver la paix, un accord historique est trouvé… à Marseille. Non, ce n’est pas le sort de la Tchécoslovaquie qui est en jeu, mais les rivalités ancestrales entre deux bandes mafieuses. Les vrais « parrains », Carbone et Spirito qui disposent d’appuis politiques, ont la main sur la ville depuis déjà un moment. Mais dans l’ombre, les seconds couteaux ont de l’ambition. Depuis le « traité des prophètes », véritable « Yalta » du crime, conclu en 1905, les mauvais garçons se sont partagé le gâteau, s’attribuant des territoires respectifs pour éviter la guerre des clans. 30 ans plus tard, les rivalités sont toujours là. Mais il faut parfois savoir taire ses rancunes pour se remplir les poches.
Et c’est exactement ce que s’apprêtent à faire Joseph Rossi et Gustave Méla. Au bar du Comptoir national dans le quartier de la Belle-de-Mai, les deux chefs de bande enterrent provisoirement la hache de guerre pour réaliser un fabuleux coup. Une affaire si incroyable qu’elle paraît tout droit sortie d’un roman policier. Pourtant, c’est bien un fabuleux trésor, à peine surveillé, que les malfrats vont réussir à rafler en quelques minutes à peine. Le tout, sans gros dégâts, puisqu’on ne comptera qu’un blessé léger.
Tout commence au Congo belge. La colonie est l’une des plus prospères du continent noir, regorgeant de métaux rares et de pierres précieuses. Toutes ces richesses sont soigneusement exploitées et renvoyées vers la métropole belge, avec les moyens de transport de l’époque.