À Montpellier, le nouveau maire élu en 1977, Georges Frêche, imagine une ligne pour relier le quartier de La Paillade à la place de la Comédie en centre-ville. C’est l’abandon du système par Matra qui conduira l’équipe municipale à se reporter sur le tramway, avec le succès que l’on sait. À Paris, la RATP est très intéressée par Aramis qui lui permettrait de prolonger ses lignes en banlieue à moindre coût. Après l’expérimentation à Balard sur une courte piste circulaire, Aramis doit se déployer sur la Petite Ceinture, avec des incursions dans les très vastes emprises du Parc des Expositions, avant de poursuivre vers les proches banlieues et les grandes gares parisiennes. De l’axe central constitué par la PC, des rames de quelques cabines pourraient se détacher vers ces multiples directions à moindre coût. L’idée est fabuleuse, à l’exception près… qu’elle ne fonctionne pas. Matra jette l’éponge fin 1987 et renvoie la RATP sur le VAL, qui est déjà en service commercial à Lille. Une petite plaisanterie qui aura coûté 149 MF en pure perte.
Pour autant, le concept des PRT continuera à se décliner sous de multiples aspects, pour des dessertes locales. Le Poma 2000 est à ranger dans cette catégorie. Là, il s’agit d’une version moderne du principe du cable-car, un câble qui court de façon continue sur lequel vient s’arrimer un véhicule de transport. C’est exactement de cette façon que fonctionnent les célèbres tramways de San Francisco.
Le POMA 2000 est d’abord destiné à desservir Grenoble, ville de la société Pomagalsky qui l’a développé. Le système se décline en quatre versions, de la plus simple, proche d’un funiculaire, à la plus complexe, qui permet l’exploitation d’un réseau maillé à l’aide d’appareils de voies. En 1973, aux actualités de l’ORTF, on annonce fièrement une capacité de transport de 8 000 voyageurs par heure. Des essais sont réalisés dans les années 70 qui permettent de valider le système en 1976, date à laquelle il est jugé suffisamment fiable pour entrer en phase commerciale. Ne reste plus qu’à trouver où l’installer, et ce n’est pas le plus simple. On pense un temps à une ligne exploitée par la RATP entre le RER et la Seine à Paris. À la même époque, la ville de Laon cherche à remplacer son ancien tramway à crémaillère arrêté pour raison de sécurité en 1971.
Aramis (acronyme d’Agencement en rames automatisées de modules indépendants en stations) est un projet avorté de mini-métro entièrement automatique, développé entre 1970 et 1987 par la RATP et Matra Transport.
Le projet concerne d’abord un taxi robot — équivalent de l’anglais, Personal Rapid Transit (PRT) pour « transport rapide personnalisé » —, puis un mini-métro automatique de gabarit plus réduit que le véhicule automatique léger (VAL). Il prévoit la mise en circulation de modules à roulement sur pneumatiques pouvant embarquer dix passagers, fonctionnant de manière indépendante mais pouvant former des rames lorsque leurs itinéraires convergent. La destination et l’interaction entre modules est gérée par un système informatique.
Après de longues années de développement, les essais sont réalisés de 1986 à 1987 sur une piste construite sur la ligne de Petite Ceinture, le long du boulevard Victor à Paris. L’expérience est cependant abandonnée au bout de quelques mois à cause des trop nombreuses contraintes du système, notamment sa faible capacité.
Malgré l’échec du projet, les technologies développées pour Aramis ont été exploitées plus tard pour le projet Meteor et pour le VAL.