Impossible de laisser passer ce centenaire sans célébrer dignement l’événement. L’idée s’impose très vite aux agents de la 9 à mesure que la date du 8 novembre 1922 se rapproche. Et ça tombe bien puisque la RATP entend donner un écho particulier à cet anniversaire.
Il est donc décidé de proposer des animations au public pour partager et peut-être rappeler de bons souvenirs aux plus anciens. Une bonne occasion également de présenter les métiers de la RATP et, pourquoi pas, susciter de nouvelles vocations en ces temps de pénurie de main-d’oeuvre. Étalées du 5 au 9 novembre, ces « festivités » ont été proposées, en accès libre ou sur inscription.
Les manifestations ont commencé dès le week-end des 5 et 6 novembre, avec la (re)découverte de deux éléments Sprague, une motrice et une voiture de 1re classe, présentés sur une des voies de la station Porte-de-Saint-Cloud. Les amateurs spécialistes ont pu apprécier les deux tracteurs autonomes et le wagon plateforme qui composaient également ce convoi déployé sur toute la longueur du quai. Un événement phare organisé en partenariat avec l’association Ademas qui préserve et restaure le matériel Sprague. Le public est venu en famille découvrir ces voitures emblématiques du « métro à la papa », accueilli par des bénévoles dont certains portaient un uniforme RATP d’époque. Des visites guidées qui ont permis de découvrir la ligne 9 durant un siècle de son histoire. Le jour anniversaire du 8 novembre, c’est à la station Miromesnil qu’étaient proposées des animations estampillées par le label « musiciens du métro ».
En point d’orgue de cet anniversaire, un défilé de mode d’un genre particulier a été organisé. Des agents en tenue RATP des années 1960 et 1974 ont fait naître souvenirs et découverte. Pour les plus jeunes, un atelier de construction de maquettes de station de métro a pareillement été proposé le mercredi 9 à Miromesnil et Saint-Augustin.
Au-delà de ces animations ouvertes à tous, quelques privilégiés, sur inscription, ont été conviés à découvrir quelques-unes des installations de la ligne 9. Le PCC ouvert en 2020 a ainsi livré une part de ses secrets durant quatre journées spéciales. L’occasion de découvrir le centre névralgique de la ligne et ses installations de dernière génération. Les visiteurs ont pu également tester le simulateur de conduite mis à la disposition des personnels de la ligne. Cet équipement doté d’une modélisation d’une très haute qualité, mais aussi de commandes identiques à celles des trains MF 01, permet aux conducteurs de venir s’entraîner pour parfaire leurs connaissances et apprendre à faire face à des situations dégradées. Un outil d’un très grand réalisme apprécié des formateurs comme des agents, mis exceptionnellement entre les mains du public. Tout ce qu’il faut pour susciter des vocations parmi les jeunes visiteurs.
L’arrivée du MF 77 en 1978 sur la ligne 13 accélère la chute du Sprague, désormais cantonné à la seule ligne 9. En 1982, leur radiation semble actée mais l’inondation de la station Église de Pantin met soudainement de nombreux MF 67 hors service. Pour maintenir le service sur la ligne 5, du matériel est prélevé sur la 9 ce qui accorde aux Sprague un sursis inattendu. C’est finalement le 16 avril 1983 que les quatre dernières rames Sprague de la ligne 9 cessent leur service. À l’occasion du dernier service, la rame arbore un panneau « salut l’artiste » et une foule nombreuse vient saluer son arrivée à la station Porte de Saint-Cloud. Le matériel Sprague-Thomson aura donc circulé 75 ans sur les lignes du métro, bien que les séries les plus anciennes aient été retirées les premières. Il semblerait toutefois que certaines motrices de 1908-1910 aient circulé en service commercial jusqu’en 1974, soit un service d’environ 65 ans, le record absolu de longévité pour un matériel parisien.
Depuis le 11 mai 2010, la RATP a émis une interdiction de circulation du matériel Sprague durant le service voyageurs. Cette interdiction ne concerne pas la rame A.475 qui a été modifiée spécialement, ce qui lui permet d’effectuer des circulations, par exemple, dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine.
Depuis 1992, les membres de l’association Ademas œuvrent pour préserver et mettre en valeur le patrimoine historique du métro de Paris, et notamment les anciennes rames Sprague-Thomson qui firent son histoire de 1908 à 1983 pour les voyageurs, à 2011 pour la maintenance des infrastructures.
Pour faire découvrir l’histoire et les petites histoires du métro de Paris, l’association organise depuis 2008 — en remplacement des circuits de nuit en métro — des visites conférences guidées dans le réseau de la RATP.