29 décembre 1981, Philippe Hérissé nous raconte minute par minute, kilomètre après kilomètre, l’un de ses premiers accompagnement à grande vitesse.
Une tournée avec un « TGViste » moucheron
Parmi les mécaniciens du dépôt de Lyon-Mouche, familièrement appelés « moucherons », les « TGVistes » participent avec leurs collègues parisiens à la conduite sur ligne nouvelle. Ici aussi, « faire l’heure », préoccupation de chaque instant pour tout conducteur, revêt souvent l’aspect méconnu de la performance quotidiennement réitérée. Voici le « film » d’une journée comme les autres… en tête du TGV 613.
Voie A en gare de Paris-Lyon : inexorable fuite du temps, les aiguilles d’une pendule de quai viennent d’abandonner leur indication de l’instant – 9 h 10 – et nous sommes un humide 29 décembre. L’éclairage fluorescent des abris parapluie se mire une ultime fois sur les quais, froids et trempés de la dernière averse. De lourds nuages reflètent encore le mauve-orangé des lueurs nocturnes de la ville. Le TGV 613 – départ 9 h 15 à destination de Lyon – attend sagement à quai, une « unité multiple » composée des rames 6 (menée) et 19 (menante). Quelques voyageurs retardataires s’installent promptement à leur place…
Deux techniciens du Matériel descendent de la motrice de tête où ils ont exceptionnelle ment procédé à des mesures de vérifications sur l’équipement de cab-signal 1. La cabine de conduite, climatisée, apparaît tel un havre de chaude quiétude, à l’obscurité découpée par les lumières blafardes des appareils de bord. Longue et silencieuse attente des minutes précédant tout départ… Le mécanicien du 613, René Moureau, conducteur de route principal (CRRUP) au dépôt de Lyon-Mouche, annote le carnet de bord de l’engin, où ne figure d’inscrit aucune restriction d’utilisation.