Durant 65 ans, la gare de Courcelles-Ceinture a été au cœur des circulations de la Petite Ceinture. Véritable centre névralgique, elle a aujourd’hui totalement disparu, rasée pour laisser la place à un ensemble immobilier.
Aujourd’hui, la mode est aux stations fantômes du métro, fermées depuis 1939, que des chroniqueurs en mal d’inspiration redécouvrent régulièrement. Ils sont moins nombreux à s’intéresser aux anciennes gares de la Petite Ceinture, quand elles n’ont pas été transformées en lieux culturels. Et c’est pire encore quand le bâtiment voyageurs a disparu pour laisser la place à une barre d’immeuble ou une tour sans âme.
Sur la Ceinture, c’est près d’une gare sur deux qui a fini sous la pioche des démolisseurs depuis la fermeture du service voyageurs en 1934. La mémoire disparaît à mesure que de nouveaux aménagements sont réalisés sur les emprises ferroviaires. D’année en année, il y a de moins en moins de vieux Parisiens pour témoigner de ce temps disparu, alors que trop peu de documents sont conservés pour nous raconter cette histoire du transport parisien. Au coeur de la Petite Ceinture, le rôle de Courcelles-Ceinture n’est connu que des amateurs qui ont eu la curiosité de se plonger dans les ouvrages consacrés au sujet. Les milliers de personnes qui logent dans les habitations construites sur ses emprises ignorent pour la plupart le passé ferroviaire du lieu.
La Petite Ceinture ferroviaire de Paris est une ligne de chemin de fer de 32,5 km de long située à l’hypercentre de la région Île-de-France et faisant tout le tour de Paris à l’intérieur de l’anneau formé par le périphérique. Elle voit le jour à partir de 1852 afin de relier les gares parisiennes entre elles. D’abord conçue pour le passage de trains de marchandises, elle connaît un important trafic de passagers entre 1862 et 1934. Jusqu’en 1993, elle voit passer un grand nombre de trains de jonction, ainsi que des trains express traversant la France.