
Image typique de l’exploitation mixte qui
va se mettre désormais en place sur les
rails français : les trains du MRS circulent
en double traction, avec une 140 USA TC
en tête, avec équipage américain et
une machine SNCF, ici une 141 C Ouest,
avec une équipe de conduite française.
Entre les deux machines on trouve ici un
tombereau intercalé rempli de charbon
pour pouvoir recharger les tenders en
ligne si nécessaire. Ce train de tombereau
du TC franchit le viaduc de Coutances,
avec en arrière-plan le viaduc du tramway

Le 12 juillet 1944 marque
une date symbolique,
avec la remise en marche
du premier train
Cherbourg - Carentan.
Les militaires du
720th Railroad Battalion
remettent en chauffe
la 141 C 168, et pour
l’occasion la décorent
de la bannière étoilée (2).
L’équipe de conduite
se prépare pour la mise
en tête (6). Un cheminot
français retraité, ému par
la solennité de l’instant
tant attendu, vient placer
un bouquet sur la traverse
de la machine (3).
À Cherbourg, l’équipe du
train est prête au départ.
Elle va emmener
un roulant de la SNCF,
le seul civil français sur
le quai (5). À l’arrivée
à Carentan, les soldats
américains se sont massés
sur le quai pour voir ce
premier train (4) composé
de deux voitures
« Saucisson » (1).

Un train hôpital
américain, composé
de voitures sanitaires
anglaises, avec la
140 USA TC 2636 aux
couleurs du TC en tête.
Ce train évacuant des
blessés des lignes de
front en France traverse
la gare de Carentan. Il est
en route vers Cherbourg,
où les victimes seront
transférées à bord
de bateaux hôpitaux
pour évacuation vers
l’Angleterre. Grâce à une
prise en charge médicale
rapide, 97 % des Alliés
blessés au combat
en France vont survivre.
S’ajoute à ce chiffre celui
de 30 % de blessés
au combat en moins
que les prévisions,
selon le Major General
H. W. Kenner, officier
médical en chef au
quartier général suprême
allié
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Les trains de la Libération
Par : Vincent Cuny
Juillet 1944
La France est libérée
Les trains peuvent circuler
En parallèle du débarquement allié, la remise en marche du réseau ferré français s’est faite pour accompagner l’avancée des troupes vers l’est. Le chemin de fer français a ainsi vécu sa libération, avec la remise en marche d’engins SNCF, et l’arrivée de matériels anglais et américains.
La première machine « libre » remise en chauffe sur le sol français est la 140 A 575. Elle a été trouvée à Cherbourg par les Américains, parmi une cinquantaine de locomotives, dont une douzaine de 140 ex-US Army de la Première Guerre mondiale, 11 voitures voyageurs et 1 384 wagons. Symboliquement, c’est donc une machine américaine qui est choisie pour être remise en chauffe avec l’aide de cheminots français. Cette 140 A 575, a été construite par Alco aux États-Unis en 1918. Suit immédiatement après la 030 C 828 de 1882, bien française pour sa part, et qui va servir aux manoeuvres de déchargement des matériels arrivant par bateau.
En moins de cinq semaines après la reprise de Cherbourg, les installations portuaires et ferroviaires sont remises en état, au moins suffisamment pour permettre le déchargement des locomotives depuis les bateaux de transport. Parallèlement, les cheminots français aident les Américains à remettre en marche les machines récupérées à Cherbourg. Le 29 juillet, le dépôt dispose de 12 machines de ligne, dont la 141 C 168, première machine de ligne remise en chauffe en France libre le 1er juillet, et 11 machines de manoeuvres. La remise en chauffe de cette 141 C est épique : les grues à eau sont à terre, et les Américains doivent brancher un tuyau sur un robinet du foyer des mécaniciens pour remplir le tender ! Le premier train est mis au départ de Cherbourg en direction de Carentan le 12 juillet 1944, après une marche de reconnaissance le 11, avec une locomotive tractant un fourgon et deux voitures « Saucisson ».
Le 22 juillet, le premier train de transport de troupes est envoyé en ligne. Le 4 août, c’est
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Historail n°50
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