Édifié en 1895, le bâtiment voyageurs de la gare de Beyrouth, pour l’exploitation du chemin de fer de Beyrouth à Damas, présente plusieurs singularités. L’édifice de dimension modeste est une habile adaptation d’un plan type du PLM au climat et aux usages locaux.
Le 4 août 2020, soit précisément 125 ans et un jour après l’ouverture à l’exploitation du chemin de fer de Beyrouth à Damas, l’explosion d’une violence inouïe survenue dans un entrepôt du port de Beyrouth a détruit une vaste partie de la capitale et de ses environs. Situé à 950 m de la source de l’explosion, le bâtiment des voyageurs de la gare de Beyrouth n’a pas été épargné par le souffle destructeur. Contrairement à de très nombreux immeubles d’habitation du quartier, le gros œuvre du bâtiment de la gare semble avoir bien résisté, mais toutes les menuiseries extérieures ont été soufflées. La couverture en tuiles a également subi des dommages. Construit en 1895, le bâtiment des voyageurs de la capitale libanaise est le plus singulier et le plus travaillé des bâtiments ferroviaires du pays. Il est pourtant difficile au premier coup d’œil de qualifier son architecture, de deviner ce qui a inspiré ses dimensions et ses éléments architectoniques. Son observation et son étude réservent quelques surprises.
L’implantation de la gare de Beyrouth
En 1895, pour une raison de disponibilité foncière, la gare de Beyrouth est implantée à l’extérieur de la ville, sur un terrain situé entre l’église Mar Mikhael (Saint-Michel) et la mosquée al-Khodr, zone encore non urbanisée et constituée de terres agricoles. La gare est reliée au cœur économique de la ville, la place Hamidiyé (actuelle place des Martyrs), par la route de Tripoli (aujourd’hui rue d’Arménie).