À l’initiative de Georges Ribeill, épaulé par Philippe Hérissé, l’association Rails & histoire projette un colloque sur le thème : Chemins de fer, tramways et métros : deux siècles de cabines de conduite. Évo- lutions et variations du Système Homme-Machine, un enjeu sociotechnique tardivement reconnu…
Prévu les 10 et 11 juin 2021, vous trouverez ci-après l’appel à communications. Les sessions seront organisées par thème, en privilégiant au mieux les problématiques transversales. Par exemple l’ergonomie des instruments de conduite, le confort des opérateurs, les systèmes d’information, d’enregistrement ou de contrôle, l’évolution des métiers. La dimension européenne est recevable s’il s’agit d’approches comparatives avec les « traditions » françaises, ou de l’unification recherchée du pupitre de la cabine d’engins «interopérables ».
Quelques pistes thématiques
Ce colloque propose une étude transverse de l’évolution de la cabine de conduite de tout véhicule sur rail – train de grandes lignes, matériel suburbain, métro, tramway. Car au-delà de quelques spécificités propres à chaque mode, on peut noter que « l’espace de conduite » qu’il soit plateforme, abri, loge ou cabine, a été soumis aux mêmes choix, aux mêmes contraintes – techniques, ergonomiques, réglementaires… – et a répondu aux mêmes impératifs ou à des impératifs proches : permettre la conduite du véhicule en toute sécurité en protégeant son ou ses occupants contre différents risques mais aussi donner la possibilité d’assurer d’autres fonctions : ventes de titres de transport (surtout sur les tramways et chemins de fer régionaux), commande et contrôle des portes d’accès, etc. Nous suggérons ci-dessous de manière non exhaustive quelques thèmes permettant une approche historique et invitant éventuellement à une comparaison intermodale :
• du traditionnel équipement des trains en personnel à la conduite à agent seul : l’évolution des tâches à bord (sécurité, technique, commercial, maintenance) et ses conséquences sur l’évolution du poste de conduite ;
• l’évolution du pupitre de conduite : commandes de traction et de freinage. Ergonomie des instruments de bord : volants, manipulateurs et robinets divers, interrupteurs ; appareils de mesure ; visibilité des signaux latéraux ; signalisation de cabine ;
• de la conduite manuelle non contrôlée au pilotage automatique : mouchards, répétition des signaux, VA, RST, Covit, KVB, Atess, ERTMS, Nexteo ;
• protection des opérateurs contre les risques climatiques, thermiques, électriques ; sécurité passive de la cabine ;
• confort physiologique des opérateurs : position ; siège ; vibrations, confort acoustique, thermique ; hygiène, etc. ;
• la « cabine du futur » : vers l’interopérabilité des engins européens ; plus prospectif, vers le pilotage automatique et l’automatisme intégral… Projets et réalisations.
Comité scientifique
• François Chantereau, ferroviphile, ingénieur de recherche à l’université retraité
• Jean-Noël Cotte, ancien cadre SNCF, secrétaire de l’association du musée du Chemin de fer de Nîmes
• Jérôme Gallaud, ancien cadre SNCF
• Philippe Hérissé, ingénieur, collaborateur à La Vie du Rail, ancien cadre supérieur à la SNCF
• Georges Ribeill, chercheur historien
• Gérard Vanstaen, président du musée du cheminot d’Ambérieu
• Philippe Ventéjol, conseil en mobilité, ancien directeur de département à la RATP
• Pierre Vignes, ancien directeur SNCF, membre de différentes associations dont deux de préservation et exploitation de matériels ferroviaires (Arppi et MFPN)
• Secrétariat du colloque : Cécile Hochard, responsable du pôle scientifique, Rails & histoire
Formalités pratiques
Un résumé de la contribution proposée, de 3 000 à 5 000 signes, est attendu, avant le 31 janvier 2021, complété par une brève présentation de son auteur, qu’il soit chercheur universitaire, historien, ingénieur de conception, agent de conduite, cadre d’exploitation et formateur, actif ou retraité (SNCF, RATP, autres réseaux), syndicaliste, ergonome, médecin, designer, muséologue, etc. Il n’y a aucune exclusive quant au statut des communications reçues, études historiques, enquêtes sociologiques, témoignages vécus, etc.
Les propositions de communication sont à envoyer à : cecile.hochard@ahicf.com
Il est prévu d’aboutir à la publication d’un volume d’actes dans les meilleurs délais. À ce titre, il sera donc demandé aux auteurs de communiquer le texte de leur contribution si possible avant la tenue du colloque, peu après sinon et dans un bref délai.
L’appel à communication peut être consulté sur le site de Rails & histoire.
En parallèle du colloque, des témoignages à recueillir
Le colloque ne peut prétendre seul exprimer et refléter un état définitif des connaissances… Les recherches déjà engagées par les membres du comité de pilotage ont fait émerger de nombreuses problématiques, témoignant de la diversité des évolutions sur la longue durée. Dans tous les modes abordés, la succession rapide des générations de matériels, l’accélération des innovations techniques et des organisations sociotechniques affectant les métiers de la conduite, incitent au recueil urgent de témoignages oraux ou écrits des acteurs professionnels de la Traction, concepteurs, conducteurs, exploitants, etc., de tous rangs hiérarchiques, des « cols blancs » aux « bleus de chauffe »…
De même, les animateurs d’associations d’amateurs qui ont pu recueillir des savoir-faire disparus et ont acquis une familiarité avec des techniques et des métiers disparus, comme les animateurs de musées ferroviaires conservant des engins de traction anciens ou des cabines, seront sollicités.
L’association Rails & histoire dispose d’une solide expérience reconnue dans le recueil des témoignages qui sera mise à profit dès l’automne 2020 pour entreprendre ce recueil de d’archives orales.