Itinéraire d’un cheminot sans frontières
La trajectoire d’ingénieur des Ponts de Bernard de Fontgalland est exceptionnelle par la diversité des expériences vécues et des compétences mobilisées : exploitation, informatique, recherche, prospective. Fort d’un vagabondage expert voulu sur les rails du monde entier sous diverses casquettes, de la coopération ferroviaire en Afrique noire à la promotion d’une Europe des grandes vitesses, de la Banque mondiale à l’Union internationale des chemins de fer, il deviendra un irréductible militant « internationaliste » du Rail. Si Bernard de Fontgalland a tablé sur un XXIe siècle où triompherait le train à grande vitesse, c’est dans le cadre d’une coopération mondiale, transcendant les chauvinismes ferroviaires comme l’avait voulu Louis Armand, dont il est l’héritier philosophique le plus achevé.
Pour réaliser cet article, j’ai bénéficié des nombreux articles que Bernard de Fontgalland a signés ainsi que de son autobiographie parue en 1988 au titre parfaitement adéquat, Cheminot sans frontières. 50 ans de carnets de voyages à travers le monde. Sur le tard de sa vie, il a rédigé à usage familial un « Jubilé » dont sa famille m’a communiqué une copie. Ces écrits ont grandement facilité ma tâche. Ajoutons enfin que j’ai connu et apprécié Bernard lors d’un projet commun de constituer une société d’histoire et de géographie ferroviaires en 1987…
Fontgalland naît en 1917 dans une famille lyonnaise catholique pratiquante de trois enfants dont il est l’aîné. Orphelin de père à 6 ans, Bernard sera en quelque sorte familialement affecté à la protection de sa mère et de sa jeune sœur.