Les débuts des conducteurs de TGV
Il y a plus de 40 ans, conduire le TGV était un nouveau métier. Qui rapprochait les conducteurs des pilotes d’avion. Ne serait-ce que par la forme de leur cabine, semblable à un cockpit, ou par la visualisation, à bord, de l’ensemble des informations, à commencer par toute la signalisation. C’est pourquoi, tel l’avion traversant les nuages, le TGV allait être le premier train à pouvoir foncer dans le brouillard, même en l’absence totale de visibilité…
Qui a parcouru, ne serait-ce qu’une fois, la ligne à grande vitesse Sud-Est dans la cabine de conduite d’un TGV, ne peut qu’avoir été impressionné par la vision, tantôt d’escalader, tantôt de dévaler une succession quasi ininterrompue de « montagnes russes ». De fait, ce profil spectaculaire combine à l’envi de très fortes variations sur de faibles distances. C’est au demeurant ainsi que l’on construit les manèges des parcs d’attractions, sauf que, pour le TGV, il ne s’agissait nullement de chercher à procurer aux personnes transportées des sensations fortes ! Bien au contraire, le respect des canons de la technique ferroviaire et le souci du plus grand confort possible pour les voyageurs allaient dicter les limites de l’exercice. L’une des caractéristiques essentielles du profil en long de la ligne à grande vitesse Sud-Est réside dans le recours à des déclivités de 35 ‰, qui ont aidé à franchir tout droit certains reliefs en épousant, au plus près, les courbures du terrain naturel, sans devoir multiplier déblais et remblais, ni creuser des tunnels. Voilà qui était motivé par l’évident souci de minorer le coût des travaux de génie civil lors de la construction de la plateforme. En réalité, la considérable puissance massique des nouvelles rames TGVPSE (Paris-Sud-Est), alliée à leur forte adhérence, avec six bogies moteurs pour seulement sept bogies porteurs, ainsi que la spécialisation de la ligne à grande vitesse au seul trafic TGV justifiaient aisément pareille audace. Certes, des déclivités de 35 ‰ existaient