Durant les Journées du patrimoine, le public a pu découvrir l’étonnant bunker de la gare de l’Est. Conservé par stratégie pendant la guerre froide, l’ouvrage est un témoin unique des heures sombres de notre histoire.
Pas facile de trouver le bunker de la gare de l’Est. Des milliers de voyageurs passent devant tous les jours sans se douter de sa présence. Son accès est assez discret, masqué par une trappe couverte par des plaques métalliques sur le quai des voies 2 et 3. Juste en dessous se cache un petit escalier qui conduit à l’un des plus intéressants vestiges de la Seconde Guerre mondiale. Là, sur 120 m2, a été établi un poste de régulation de la gare opérationnel en période de crise.
Au milieu des années 30, le contexte international laisse entrevoir les dangers d’un nouveau conflit. La crise de Munich en 1938 durant laquelle les troupes françaises ont été mobilisées, a servi d’ultime mise en garde. L’éventualité d’une guerre est désormais prise au sérieux et il faut s’y préparer le plus rapidement possible. Alors que le pays s’engage dans un réarmement tardif, un certain nombre d’installations de défense passive sont construites dans des lieux stratégiques. Depuis le précédent conflit, on sait que le danger peut venir du ciel et il faut être en mesure de s’en protéger. Des ouvrages défensifs sont ainsi construits dans les lieux de pouvoir, sous les ministères, la Chambre des députés, le Sénat… D’autres sites sont également équipés à l’image des gares parisiennes. Des stations de métro comme Maison-Blanche ou Place-des-Fêtes se dotent de protections antigaz pouvant abriter la population en cas d’attaque. La gare de l’Est est ainsi équipée d’un bunker pour permettre d’assurer la continuité des circulations vers les frontières de l’Est et la ligne Maginot en cas de guerre. Car c’est bien