Quand la SNCF transportait les colis des Français mobilisés puis prisonniers de guerre en Allemagne
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la SNCF concourt au maintien des liaisons postales pour le transport des dépêches des PTT, mais aussi sous l’intitulé « Postes-France », en application d’une convention de 1892, pour celui des colis postaux. Ce lien est essentiel pour les Français, anxieux d’apprendre par une lettre ce que deviennent les leurs et de faire savoir qu’ils se portent au mieux. C’est particulièrement vrai pour les 5,3 millions de mobilisés pendant la « drôle de guerre », puis les 1,8 million de prisonniers de guerre en Allemagne et enfin les 700 000 hommes déplacés par le Service du travail obligatoire. Les familles, malgré les restrictions et les pénuries, s’efforcent d’améliorer leurs conditions de vie en expédiant des colis postaux de vêtements, nourriture et objets de la vie courante. Bien que d’une importance considérable, le fonctionnement du service des colis postaux en guerre demeure jusqu’à présent méconnu.
Après plusieurs années de montée des tensions, le déclenchement des hostilités entre la France, l’Angleterre et l’Allemagne, le 3 septembre 1939, intervient dans une ambiance résignée. Grâce à la mobilisation, les effectifs français atteignent, jusqu’en mai 1940, 5 345 000 hommes dont 340 000 militaires nord-africains et 100 000 africains, malgaches ou indochinois. Dans la mémoire collective, l’effondrement de la France en mai-juin 1940, conduit souvent à recomposer les événements comme si tout avait été écrit depuis la déclaration de guerre jusqu’à un dénouement inéluctable. Certes, ses faiblesses sont connues, une démographie défavorable, une aviation peu adaptée à un conflit moderne, un déficit en certains équipements. Mais les études historiques mettent davantage en cause les choix stratégiques, diplomatiques et politiques qui ont aggravé cet état de fait.