À l’instar de Montréal, Québec a également eu un tramway qui a sillonné ses ruelles pittoresques durant la première moitié du XXe siècle. Après des années de tergiversations ce mode de transport est sur le point de renaître dans la capitale. Retour sur l’histoire de ces vénérables tramways ou « petits chars » qui, en leur temps, ont permis à Québec de se développer.
Quand le Québec tourne le dos à l’hiver il n’est pas rare que le dégel printanier dévoile sur les routes d’anciens rails de tramways. La capitale nationale de la province du Québec, affectueusement appelée la « vieille capitale », a possédé un tramway électrique ayant circulé une petite cinquantaine d’années. Elle comptait alors un véritable réseau émaillant l’agglomération québécoise nommé Division Citadelle et une ligne un peu plus rurale qui remontait les rives du Saint-Laurent : la Division Montmorency. Mais dès 1938, les premiers circuits d’autobus traversaient les rues de la capitale, et progressivement, les tramways se raréfiaient pour disparaître définitivement 10 ans plus tard. C’est ainsi que les respectables « petits chars1 » et leurs seyantes couleurs rouge et crème, cédèrent leur place à un service plus moderne et plus flexible d’autobus. Aujourd’hui, après de nombreux projets échoués, le retour du tramway semble enfin être en bonne voie. Le gouvernement y investit des milliards de dollars pour développer un nouveau réseau de transport public s’articulant autour d’une ligne de tramway, qui sera une véritable colonne vertébrale du Réseau de transport de la capitale (RTC).
Avant l’autobus, le transport en commun dans la Ville de Québec était assuré par le tramway de la Quebec Railway, Light & Power, d’abord hippomobile en 1863 puis électrique en 1897.
Le réseau ferré reliait la haute et la basse-ville, respectivement jusqu’aux rues des Érables et de l’Aqueduc vers l’ouest. Il est prolongé en 1910 jusqu’à Sillery via le boulevard Saint-Cyrille (devenu René-Lévesque) et la rue Sheppard, jusqu’à l’avenue Maguire. En 1912, une ligne est établie à Beauport reliant son arrondissement historique jusqu’au manoir Kent House des hauteurs des Chute-Montmorency.
Tristement, les tramways seront remplacés par des autobus à partir de 1937 et le réseau de transport en commun de Québec sera complètement convertit en 1948 après la fermeture de la ligne du quartier Saint-Sauveur.
Mais il y a une belle suite de cette histoire à Québec du point de vue du tram, car d’ici 2027, le RTC aura également le mandat d’exploiter 1 ligne de tramway de 19.3 km avec 29 stations.
Comme son transport en commun était déjà saturé, la Ville de Québec avait absolument besoin du support solide de tramway.
Doté de véhicules à grande capacité [Longueur: 43 mètres – Capacité: 260 passagers], le nouveau tramway de Québec sera aussi rapide et fiable grâce à sa voie exclusive.
À terme, le réseau de tramway urbain du RTC permettra de transporter plus de personnes dans une même période de temps et saura répondre aux besoins futurs d’une capitale en mouvement.
La multinationale française Alstom, qui a fait l’acquisition de Bombardier Transport en 2021, sera la seule en lice pour construire les rames du futur tramway de Québec, en raison du retrait de Siemens.
La décision de Siemens, qui laisse le champ libre à Alstom, n’étonnera guère les observateurs qui suivent de près le dossier. En juin dernier, Siemens avait déjà menacé publiquement de se désister du processus d’appel d’offres.
Rappelons que la Caisse de dépôt et placement du Québec est le principal actionnaire d’Alstom depuis 2021.
On peut dire que la Ville de Québec a réussi à devancer sa grande et attirante sœur, Montréal, en ramenant le tramway « éternellement jeune » dans la belle province de Québec dans le beau Canada. Après plusieurs années de consultations et d’études, la 8ème plus grande ville du pays en termes de population met de l’avant le plus important projet collectif de son histoire. Le coût total du nouveau tramway de Québec est estimé à 4 milliards $ pour le moment.