Conçu pour circuler sur les lignes à faible trafic, l’autorail léger qu’incarna l’Autorail à 2 essieux Soulé-Enertrans (A2E) résume un problème permanent et son dénouement difficile, si ce n’est vain : la quête d’un mode d’exploitation et d’un matériel allégés, adaptés au « maillon manquant » dans la gamme des moyens de transport, entre l’autorail traditionnel et l’autocar. Après plusieurs années d’études et d’essais, l’A2E, condamné par les ingénieurs de la SNCF et interdit d’accès sur son réseau, roulera toutefois sur le réseau breton.
Un enjeu permanent, aujourd’hui réactivé
De manière récurrente, dès la seconde moitié du XIXe siècle et jusqu’à nos jours, s’est posée la question d’un matériel roulant et de règles d’exploitation appropriés à des lignes à faible trafic. Où les coûts d’exploitation pourraient être fortement réduits. Ainsi en janvier 2019, la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne a chargé le préfet François Philizot de réaliser un diagnostic complet de ces petites lignes et de proposer des solutions au cas par cas. Son rapport est toujours attendu… L’année précédente, le président de SNCF Réseau Patrick Jeantet s’était attelé à la réalisation d’un « kit méthodologique pour la desserte fine des territoires », à l’adresse des élus régionaux, leur proposant un catalogue d’une cinquantaine de mesures dans lesquelles ils pourraient piocher1.
Le 30 septembre dernier, lors de l’inauguration de la ligne Bordeaux – Sarlat refaite après neuf mois de travaux sur le tronçon Bergerac – Libourne, le secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a réaffirmé son attachement aux « petites lignes » rurales, affranchies du modèle des trains TER : « Il faut être inventif. On va par exemple développer des filières de trains plus légers et moins chers à fabriquer ». « Des trains plus légers », le terme « léger » est lâché… qui avait aussi fleuri dans les années 1980 ! Retour sur l’histoire du