En dehors des immigrants vers le Nouveau Monde, les voyageurs des paquebots transatlantiques sont généralement fortunés.
Pour cette clientèle de choix, les Chemins de fer l’État proposent des voitures au luxe incroyable qu’il faut rapprocher des conditions de voyage en mer. Rien n’est trop beau pour ces quelques heures à passer entre les ports de la Manche et Paris.
La Compagnie générale transatlantique, qui préfère Le Havre à Cherbourg (pour sa proximité avec la capitale), est ainsi assurée que ses voyageurs auront un traitement de choix. Cherbourg qui souffre d’un certain éloignement va progressivement bénéficier d’autorails qui mettent en avant leur vitesse plutôt que l’abondance de luxe. Ces matériels servent également de « vitrine » d’un certain savoir-faire à la française, en particulier pour les voyageurs américains qui découvrent notre pays à travers ses trains.
La célèbre Compagnie Générale Transatlantique (CGT, souvent surnommée Transat, ou French Line par la clientèle anglophone) est une compagnie maritime française.
Fondée en 1855 par les frères Émile et Isaac Péreire sous le nom de Compagnie générale maritime, elle est chargée par l’État d’assurer le transport du courrier vers l’Amérique du Nord et prend son nom définitif en 1861. Après une période de tâtonnement au xixe siècle, la compagnie, poussée par ses présidents Jules Charles-Roux et John Dal Piaz, gagne en importance dans les années 1910 à 1930, avec de prestigieux paquebots tels que le Paris, l’Île-de-France et surtout le Normandie. Fragilisée par la Seconde Guerre mondiale, elle prend à nouveau de l’importance en 1962 avec le mythique paquebot France, qui souffre beaucoup de la concurrence féroce du transport aérien et est retiré du service en 1974.
Dans les années qui suivent, la compagnie fusionne avec la Compagnie des messageries maritimes pour former la Compagnie générale maritime, devenue par la suite Compagnie Maritime d’Affrètement – Compagnie Générale Maritime (CMA – CGM).
La ligne principale de la Compagnie Générale Transatlantique est, évidemment, la ligne Le Havre – New York, inaugurée en 1864 et exploitée presque sans discontinuer jusqu’en 1974.
C’est sur celle-ci que sont négociées les conventions postales les plus avantageuses, que la clientèle est la plus nombreuse, et les paquebots les plus prestigieux. Les vaisseaux amiraux de la compagnie, de La Champagne au France en passant par le Normandie sont construits pour cette ligne qui rapporte à la CGT plus de la moitié de ses revenus. Cela n’empêche pas ces paquebots de participer, durant la morte saison, à des croisières de plus en plus nombreuses, comme la croisière méditerranéenne de La Provence, les croisières autour du monde du France, ou celles à Rio effectuées par le Normandie.
L’Administration des chemins de fer de l’État, ou Réseau de l’État a été créée par le gouvernement français à la fin du 19ème siècle (1878) et complétée au début du 20ème siècle.
Son réseau résulte de l’incorporation des concessions successives de petites compagnies tombées en déshérence et de la faillite de la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest.
Après l’absorption de cette Compagnie, le réseau était également dénommé Ouest-État.
Lors de l’été 1937, le gouvernement décide de nationaliser les chemins de fer. Le réseau ferroviaire du pays est incorporé en 1938 à la SNCF.
Une fois encore, il est essentiel de saluer sincèrement les vétérans autorails Bugatti, les RGP, les ETG et les RTG opérant sur la ligne Paris – Caen – Cherbourg dans un passé lointain!